Par Simon Morvan, chercheur post-doctoral à l’Institut National de Recherche Scientifique
A la mi-août 2022, j’ai eu l’occasion de présenter une affiche au 18ème congrès de la ‘’International Society of Microbial Ecology’’, un des plus grands rassemblements de scientifiques travaillant en écologie microbienne. Cette conférence avait lieu à Lausanne en Suisse, au bord du lac Léman. La Suisse n’étant pas connue comme un pays bon marché, ce voyage a nécessité un montant assez conséquent. L’aide financière offerte par le CSBQ a permis de couvrir plus d’un tiers des dépenses engendrées par ce congrès et je lui en suis donc très reconnaissant.
Étant à l’époque en 4ème année de doctorat, à quelques jours de soumettre ma thèse, l’opportunité de participer à une conférence de cette envergure et d’accroître mon réseau professionnel tombait à point nommé. Avec plus de 2000 participant.e.s venu.e.s des quatre coins de la planète, 321 présentations orales et 1495 affiches scientifiques, c’était de loin la plus grosse conférence à laquelle j’ai assisté pendant mon doctorat ! Le nombre de sujets abordés était également très variés allant de l’écologie microbienne des environnement extrêmes, à la résistance des pathogènes aux antibiotiques en passant par l’évolution microbienne et les outils bio-informatiques pour l’étudier.
Deux conférences m’ont particulièrement plu; celles d’Eliza Loo et de Sanne Poppeliers qui traitaient de l’échelle spatiale à laquelle nous étudions les micro-organismes. En effet, les scientifiques échantillonnent le plus souvent à des échelles qui sont démesurées par rapport à la taille d’une bactérie. Cela permet d’avoir une vue d’ensemble de la communauté mais la contrepartie est que l’on perd de l’information concernant le micro-environnement où vivent ces bactéries. J’ai également apprécié la table ronde concernant les défis et potentiels des bio-inoculants microbiens. Ces produits sont souvent vantés comme étant la solution idéale pour remplacer les fertilisants minéraux (dont la fabrication est gourmande en énergie) mais le fait est que l’efficacité est incertaine en raison de leur caractère vivant. Les micro-organismes bénéfiques ajoutés en champs doivent d’abord se faire une place dans un sol qui est déjà peuplé par d’autres micro-organismes, qui eux sont bien adaptés aux conditions environnementales de ce sol.
En plus de tout ce contenu scientifique, nous avions l’opportunité de nous inscrire à diverses activités organisées le 3ème jour de la conférence. J’ai choisi d’aller visiter les vignes de Lavaux, à quelques kilomètres de Lausanne. Ces vignobles en terrasses sont classés au patrimoine mondial de l’UNESCO et bordent le lac Léman. L’inclinaison de la pente atteint parfois les 50°, ce qui rend très compliqué l’utilisation de machinerie agricole !
J’ai aussi profité du temps libre pour visiter le vieux centre-ville de Lausanne dont la Cathédrale de Lausanne qui domine la ville. Cette cathédrale, achevée en 1235, est considérée comme l’un des plus beaux bâtiments de style gothique de Suisse.
A propos L’auteur : Simon Morvan est chercheur post-doctoral à l’Institut National de Recherche Scientifique sous la direction d’Étienne Yergeau. Il travaille sur l’analyse des données génomiques d’un projet de bioremédiation des eaux affectées par le traitement des sables bitumineux. Le but est de savoir si certains micro-organismes permettraient d’accélérer la dépollution de ces eaux contaminées. Diplômé d’un doctorat en février 2023, sa thèse portait sur le microbiote de l’environnement racinaire du bleuetier sauvage en contexte agricole.
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