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Job de rêve : travailler comme communicateur scientifique en Alberta!

Par Sarah Nason

Je ne pensais jamais que je commencerais ma carrière post-maitrise à Spruce Grove, une petite ville environ 30 minutes à l’ouest d’Edmonton, Alberta, mais on y est! Je ne planifierais pas non plus de dépenser autant de temps sur les dessins des spermophiles…voilà, la vie d’une communicatrice scientifique.

Une illustration que j’ai fait au travail sur la biologie des spermophiles. Aisément, j’étudiais les spermophiles en Alberta comme technicienne de terrain il y a quatre ans. Pour cette raison, j’étais bien familière avec les expressions faciales de ces rongeurs grincheux…mes expériences comme chercheuse m’aident beaucoup maintenant que je travaille comme communicateur scientifique!

J’ai fait ma maîtrise en biologie à l’UQAM, mais en ce moment je travaille comme Écologiste et communicatrice scientifique chez Fuse Consulting, une compagnie qui se spécialise en communication scientifique. Quand j’ai vu le billet pour ce travail en automne 2018, j’ai pensé : Quoi ?? Ce job existe? Je pourrais faire cela comme carrière ?? À mon avis, ce travail est la définition d’un « job de rêve ». Mon rêve c’est réalisé quand j’ai reçu l’appel pour m’offrir le poste.


Comment devenir communicateur scientifique, et pourquoi?

C’est quoi un « communicateur scientifique » et comment est-ce qu’on le devient ? Moi, j’ai commencé par ce blogue. Littéralement, j’ai attenu ma première expérience comme communicatrice scientifique avec le CSBQ et Le Beagle! J’étais chanceuse parce que j’avais une amie – une autre étudiante à la maîtrise dans mon groupe de recherche – qui m’a demandé si j’aimerais aider revitaliser le blogue du CSBQ. Mon implication avec l’équipe était le produit de cet offre chanceux combiné avec mon intérêt à long-terme à l’écriture et les illustrations. Bien sûr, j’ai dit « oui » : j’ai beaucoup aimé l’idée d’une occasion pour combiner mes connaissances scientifiques avec mes autres passions créatives.

L’autre partie qui m’a intéressé était que la communication scientifique fait d’accord fortement avec mes valeurs et mes croyances : à mon avis, la recherche doit être rapportée clairement pour que tout le monde puisse comprendre et apprécier les nouvelles découvertes. Pour les chercheurs et chercheuses parmi nous, c’est probable que votre recherche est rendue possible par les contributions du grand public – les taxes qui viennent éventuellement (pas sans grand effort, à travers les applications de bourses!) dans le compte d’un professeur ou un étudiant. À mon avis, il est logique que ce devrait être un échange égal : les résultats de la recherche devront être renvoyés au public qui ont fourni les fonds au premier lieu.

Il y a plusieurs options pour la communication scientifique avec le grand public: ce pourrait être par une communication directe, comme une infographie qui est disponible gratuitement.

Ce pourrait être aussi par l’application des résultats vers un service publique; par exemple, les résultats de recherche pourraient être communiqués en façon accessible avec un décideur politique qui peut proposer un changement aux politiques. Chez Fuse, on dit que « we connect knowledge producers to knowledge users » (on met en contact les producteurs de la connaissance avec les utilisateurs de la connaissance). Pour cette fonction en particulier, je pense que la communication scientifique occupe un rôle important dans notre société.

Cette infographie, faite par ma collègue Sonya Odsen, aide à expliquer les effets de profils sismiques (chemins dans la forêt utilisées par l’industrie pétrole) sur le mouvement des loups et des caribous. Cette information peut aider les gestionnaires en foresterie à faire des décisions informées sur comment améliorer la qualité de l’habitat des caribous, une espèce en péril au Canada.

La vie quotidienne

Durant un jour typique, je fais habituellement une combinaison de l’écriture (ex : les blogues, les rapports, les guides de terrain, etc.), de l’illustration (ex : les infographies, les figures), et des rencontres avec mes collègues ou avec nos clients. Pour nous, la communication avec le client fait grande partie de nos projets parce qu’il faut qu’on comprenne bien le but du projet et l’audience ciblé. Sans ces informations, on peut faire une belle infographie sans obtenir l’impact désiré!

Un « selfie » de l’équipe Fuse!

Fuse est une compagnie jeune, alors nous explorons de plus en plus les autres formes de communication comme la photographie en 360 degrés. Avec cette technologie, nous avons récemment développé des tours du terrain pour communiquer comment mieux rétablir les écosystèmes naturels dans des régions industrielles (ex : les profils sismiques qui se sont produits par l’exploration de l’industrie pétrole).

Nous ajoutons constamment des nouvelles technologies et des nouvelles approches à notre boite à outils, et nous avons la chance de travailler sur plusieurs projets divers, alors il n’y a pas vraiment un « jour typique »! Chaque jour est différent, un changement que j’aime bien par rapport aux études aux cycles supérieurs. (Pour moi, chaque jour durant ma maîtrise était principalement une lutte pour comprendre comment utiliser R!)

Mes conseils pour ceux qui s’intéressent à une carrière non-académique

Si vous aimiez explorer la communication scientifique ou un autre domaine extérieur à l’académie, je vous suggère ceci : faites-le maintenant, pas plus tard. Je ne veux pas vous ajouter trop de pression, mais plutôt souligner qu’il ne faut pas attendre qu’« un jour » arrive. « Un jour » commence aujourd’hui!

Comme étudiant gradué, votre monde est plein d’occasions pour agrandir vos capacités. Le CSBQ est un bon exemple : ils offrent des ateliers en communication scientifique, et c’est toujours possible de contacter l’équipe Beagle pour vous impliquer. Pour ceux qui s’intéressent spécifiquement à la communication scientifique, je recommande aussi ce billet de blogue par Farah Qaiser, qui fait sommaire de beaucoup d’occasions pour vous impliquer dans ce domaine au Canada. Intéressez-vous à la politique scientifique? L’organisme Dialogue sciences et politiques (« Science And Policy Exchange ») se base à Montréal et ils cherchent toujours des bénévoles

Je vous encourage à suivre les occasions et les sujets qui vous intéressent. Dans mon cas, mon expérience avec Le Beagle et mes autres efforts de communication scientifique durant ma maîtrise ont beaucoup contribués à la décision de mes patrons de m’embaucher à Fuse. Vous êtes étudiant, alors votre job principal est d’apprendre. Pour la plupart, je pense que la majorité de professeurs sont d’accord et qu’ils veulent soutenir les intérêts et les carrières de leurs étudiants. Si vous aimiez poursuivre des choses extérieures à votre recherche, c’est possible que votre directeur ait des suggestions pour qui contacter et comment trouver les ressources pertinentes. Si possible, je recommande développer un plan collaboratif avec votre directeur pour développer vos intérêts.

Un panneau-carte faite par mes collègues à Fuse pour un sentier de la nature près de Edmonton, AB. 

Malheureusement, c’est certain qu’il existe des directeurs qui ne voient pas la valeur du développement professionnel pour leurs étudiants. Si c’est le cas pour vous, je vous encourage de chercher d’autres mentors. Je vous encourage de développer vos connaissances en faisant du bénévolat, ou de contacter quelqu’un qui travaille dans un milieu que vous aimeriez poursuivre à l’avenir. En faisant ces choses, je pense que vous trouverez des nouveaux mentors qui seront heureux de vous connecter avec des occasions et des ressources qui vous intéressent.

Une considération importante que j’aimerais mentionner est que tout le monde n’a pas le même montant de temps libre pour poursuivre leurs intérêts « alternatives » durant leurs études. C’est vrai que les occasions pour gagner l’expérience ne sont pas souvent payées. Les stages non-payés, les jobs bénévoles – c’est difficile pour les étudiants qui travaillent déjà en temps partiel pour payer leurs prêts.

J’espère qu’à l’avenir il y aura plus de postes payants et de subventions dans ce domaine. J’espère aussi que les professeurs reconnaitront plus les efforts non-payés de leurs étudiants. Ça se passe de plus en plus – je me souviens d’un professeur qui a payé les frais de congrès pour son étudiant parce qu’elle faisait les médias sociaux pour leur groupe de recherche. Il existe aussi des nombreuses bourses pour soutenir les initiatives de communication scientifique, si vous avez une idée spécifique que vous aimiez poursuivre!

Sarah Nason est écologiste et communicatrice scientifique chez Fuse Consulting Ltd. Elle a fait sa maîtrise en biologie à l’UQAM, où elle a étudié l’évolution de stratégies alternatives de reproduction chez le Wellington tree weta. Vous pouvez elle trouver sur Twitter @nasonicus ou elle contacter par courriel à sarah[at]fuseconsulting.ca.

Post date: July 13, 2019

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