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Kyoto, I’m on my way!

par Julie Augustin

Ce mois d’octobre, j’ai eu la chance de
participer au 5ème International Entomophagous Insect Conference à
Kyoto, au Japon ! Le congrès rassemble tous les spécialistes étudiant les
insectes entomophages, soit les insectes qui s’attaquent à d’autres insectes.
Les thèmes abordés lors du congrès étaient la taxonomie, la génétique, le
comportement et la répartition spatiale… de nos collègues à 6 pattes. Le but
de ce domaine de recherche est de développer des stratégies de lutte biologique
efficaces en utilisant les ennemis naturels au lieu des pesticides en
agriculture, tout en comblant notre curiosité envers ces organismes aussi
minuscules que fascinants.

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Un des bâtiments du Heian Shrine, juste à côté du centre des congrès.

J’ai présenté lors du congrès l’un des
chapitres de ma thèse, soit la modélisation dynamique des comportements d’un
parasitoïde, Anaphes listronoti, en fonction de la température. Le
modèle se base sur le cycle de vie de l’insecte et l’effet de la température
sur chacun des comportements. Il est construit à partir de données
expérimentales obtenues lors des deux premières années de ma thèse, et vise à
tester si les effets sur le comportement individuel observés à différentes
températures vont affecter la population. Le modèle a également pour but d’être
intégré dans les modèle prédictifs utilisés par les producteurs en tant
qu’outil d’aide à la décision, pour calculer l’importance du contrôle
biologique naturel exercé par ces parasitoïdes.

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Exemple de simulation de la population de parasitoïdes selon trois régimes thermiques.

Les résultats préliminaires de mon modèle suggèrent que le déplacement, l’exploitation de l’hôte et l’accouplement de
mes parasitoïdes diminuent aux températures infra- et
supra-optimales

comparé à leur température optimale, menant à une
diminution de la population. Dans un contexte de changements climatiques,
où les températures seront certes plus élevées, mais surtout plus variables,
cela pourrait affecter fortement leur capacité à contrôler les ravageurs, et
donc mener à une plus grande utilisation de pesticides au niveau global. Il est
donc crucial de développer des méthodes de prédiction des relations
hôtes/ennemi naturel afin de déterminer les potentielles espèces à risque et
prévoir des mesures alternatives.

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Femelle de Anaphes listronoti.

De nombreuses thématiques ont été explorées au
cours de la semaine de congrès : l’effet des perturbations anthropiques
sur la répartition spatiale des populations, les méthodes d’élevages,
d’introduction et de maintien des ennemis naturels, l’effet de leurs hôtes et
les facteurs génétiques relatifs à leur efficacité, et même leur perception du
temps et leur sommeil !!!

Lors de ce séjour, j’ai ainsi pu présenter mes
recherches à ce congrès international regroupant tous les experts du domaine,
j’ai pu rencontrer les chercheurs ayant écrit au moins la moitié de mes
références bibliographiques, et j’ai pu visiter un pays magnifique et
fascinant : le Japon !

Voici donc
les points les plus marquants du voyage !

Kyoto est
une capitale historique où l’on trouve des dizaines de temples et jardins,
certains cachés au détour d’une ruelle, d’autres au sommet des collines,
d’autres enfin juste à côté du centre des congrès où se déroulait la
conférence. La ville au complet est d’une propreté et d’une tranquillité
invraisemblable, entourée de collines non déboisées qui permettent de se sentir
en paix aussitôt qu’on lève la tête.

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L’entrée d’un petit temple au détour d’une ruelle.

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La vue des collines entourant la ville.

Le plus impressionnant des temples est le « Fushimi
Inari-taisha », avec sa raide randonnée sous des milliers d’arches
oranges ! Il est dédié à Inari, déesse renarde de la fertilité au sens
large (agricole et industrielle) et protectrice de la montagne sur laquelle son
sanctuaire est construit.

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Les arches du sentier de Fushimi Inari-taisha.

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Une des nombreuses statuettes d’Inari.

Julie Augustin a complété sa licence et mon master en Gestion
de la qualité des productions végétales à l’Université d’Avignon et des Pays du
Vaucluse. Elle est actuellement candidate au doctorat sous la direction de
Jacques Brodeur et Gaétan Bourgeois à l’Université de Montréal, en
collaboration avec le centre de recherche d’Agriculture et Agroalimentaire Canada à Saint-Jean-sur-le-Richelieu. Ses recherches portent sur les effets des
températures infra- et supra-optimales sur le comportement d’une guêpe
parasitoïde, et ses intérêts scientifiques se portent vers la biologie, l’écologie et
l’entomologie en général.

Post date: January 27, 2018

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