par Virginie Lemieux-Labonté
Le prix excellence CSBQ m’a permis de participer à la 47ième édition du symposium de la North America Society for Bat Research (NASBR), rassemblant la communauté de spécialiste des chauves-souris d’Amérique du Nord à Knoxville au Tennessee (États-Unis).
C’est devant ce public avisé que j’ai présenté par affiche une étude sur la communauté de microorganismes de la peau de la grande chauves-souris brune (Eptesicus fuscus) exposée au syndrome du museau blanc (SMB). Cette maladie de la peau est mortelle pour plusieurs espèces de chauves-souris, mais a un impact moindre sur la grande chauves-souris brune. Dans ce contexte, j’ai observé les microorganismes de la peau de cette espèce et j’ai détecté plusieurs taxons au potentiel antifongique pouvant possiblement protéger l’animal contre la maladie. De futures études utilisant la métagénomique devront confirmer l’identité et l’action antifongique de ces bactéries. En plus de me permettre d’améliorer mes compétences en communication, la conférence a été une occasion d’élargir mes connaissances dans mon champ d’expertise par la diversité, la qualité et la quantité de présentations offertes. Ces conférences m’ont permis d’être au fait des dernières avancées dans la lutte contre le SMB.
NASBR est un symposium dynamique qui favorise l’échange entre les scientifiques et la mise en valeur du travail des étudiants chercheurs. Je souligne l’initiative des repas avec des mentors qui offrent bénévolement de leur temps afin d’échanger avec les étudiants. Grâce à ces rencontres, j’ai pu recevoir des conseils qui me seront précieux afin de cibler ce que je veux faire après mon doctorat. Je souligne également l’initiative des tables rondes sur la diversité en science qui invitent les chercheurs et les étudiants à discuter de divers sujets touchant l’ouverture et l’intégration équitable de tous dans la communauté scientifique. Ce genre d’événement devrait être à l’ordre du jour de tout rassemblement scientifique.
En plus de participer au symposium, j’ai participé à un atelier d’une journée à l’University of Tennessee sur le séquençage nouvelle génération. Cet atelier m’a permis de découvrir de nouvelles méthodes et applications de cette technologie en plus de me permettre d’échanger sur mon propre travail avec d’autres chercheurs. Bien entendu, j’ai pu profiter de ma visite afin de découvrir Knoxville et ses environs. J’ai adoré l’atmosphère festive qui règne le soir dans le centre-ville et la vue magnifique du parc national des Great Smoky Mountains. J’ai pu escalader le Mont Le Conte en compagnie d’autres spécialistes de chauves-souris d’un peu partout dans le monde.
Le symposium a été clos par la tenue d’un banquet où l’ambiance était à la fête avec de la danse traditionnelle et une remise de prix. J’ai eu le grand honneur de me voir décerner à l’occasion le Speleobook Award qui récompense la meilleure affiche sur un aspect de la biologie des chauves-souris. Voir mon travail reconnu de la sorte par la communauté scientifique fut un grand moment et me motive au plus haut point pour la suite. Cette conférence est définitivement l’un des moments les plus mémorable de mon parcours de thèse. Un énorme merci au CSBQ qui m’a permis de vivre une aussi belle expérience et pour sa contribution au rayonnement de ma recherche !
Je suis candidate au Doctorat en sciences biologiques à l’Université de Montréal dans le laboratoire d’écologie moléculaire et d’évolution sous la supervision du professeur François-Joseph. J’étudie les microorganismes de la peau des chauves-souris dans le contexte d’une maladie qui ravage présentement les populations, soit le syndrome du museau blanc. Je souhaite contribuer à l’instauration d’une expertise de recherche sur les chauves-souris au Québec ainsi que d’œuvrer à leur conservation.
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