par Julie Landes
Mon projet de recherche postdoctoral «Étude
de la sénescence du mouflon d’Amérique» vise à mieux comprendre les facteurs
qui influencent la sénescence dans une population sauvage de mouflons
d’Amérique (Ovis canadensis). Je
m’intéresse en particulier aux effets des conditions environnementales et de
traits d’histoire de vie tels que la reproduction, sur la sénescence des
adultes. Cet été, les étudiants en charge du suivi de la population de mouflons
que nous étudions ont prélevé des échantillons de sang des femelles adultes,
peu après la naissance des agneaux et au moment de leur sevrage. A partir de
ces échantillons, je compte extraire l’ADN pour étudier la dynamique de la
longueur des télomères (partie terminale des chromosomes), un marqueur
biologique du vieillissement. Cela me permettra de mieux connaître les
mécanismes physiologiques liés à la sénescence chez le mouflon et de mettre en
relation la dynamique de la longueur des télomères avec un épisode de
reproduction.

Mouflon d’Amérique.
Une considération pratique persistait : lors
de mon parcours en recherche, j’avais déjà effectué des extractions d’ADN et
des mesures de longueur de télomères par PCR quantitative, mais c’était sous la
supervision d’un spécialiste et sur des échantillons de sang frais. Avant de me
lancer dans ces nouvelles manipulations, j’ai donc voulu participer à l’atelier
“International Conference on Undersanding Diversity in Telomere Dynamics” (3-5
octobre 2017) qui a eu lieu à Edinburgh, en Écosse. Cet atelier a pour but de
rassembler des biologistes s’intéressant aux causes et conséquences de la
variation de la longueur des télomères. Nous y avons abordé des thématiques
telles que les méthodes de mesure de la variation de la longueur des télomères
entre espèces et entre individus, les sources environnementales et génétiques
de variation de longueur des télomères, les liens entre télomères et
sénescence, ou encore la relation entre traits d’histoire de vie et dynamique
des télomères.
Participer à cet atelier m’a permis d’approfondir
mes connaissances, que ce soit au niveau méthodologique ou théorique. Cela m’a
également permis de rencontrer et d’échanger avec des chercheurs de renom
travaillant sur des thématiques proches des miennes, avec la possibilité
d’établir des collaborations, dans le cadre de mon stage postdoctoral ou pour
de futurs projets. En particulier, j’ai pu rencontrer Daniel Nussey (University
of Edinburgh) avec lequel j’avais déjà échangé au sujet de mon projet, et qui
m’a invité à passer trois jours dans son laboratoire pour compléter ma
formation et présenter mes travaux de recherche. Son équipe a l’habitude de
faire des mesures de longueur de télomères à partir de sang d’ongulés sauvages (moutons
de Soay, chevreuils européens). Au cours de ces trois jours, j’ai pu établir le
meilleur protocole pour mon projet et même pratiquer certaines étapes avec des
membres de son équipe. Je suis donc revenue avec tous les
outils nécessaires au bon déroulement de mon projet. J’ai reçu les échantillons
sanguins, et maintenant, à moi de jouer !
Julie
Landes est post-doctorante dans l’équipe de recherche de Fanie Pelletier, à
l’Université de Sherbrooke. Elle s’intéresse aux facteurs qui affectent la
vitesse à laquelle les organismes vieillissent. Le but de son stage
postdoctoral est de vérifier l’hypothèse que le taux de sénescence des mouflons
d’Amérique peut être affecté par l’environnement néonatal et par l’effort
reproducteur.
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