Grâce au Prix d’Excellence CSBQ, j’ai eu la chance de participer à la conférence Génomes aux Biomes, tenue ici même à Montréal. Le Génomes aux Biomes est le premier congrès conjoint de la Société canadienne de limnologie (SCL), la Société canadienne d’écologie et d’évolution (SCEE) et de la Société canadienne de zoology (SCZ).

Je m’intéresse aux effets du marnage hivernal sur les populations de poissons des lacs profonds.  Avant d’entrer dans les détails de mon projet de recherche, il est important de comprendre ce qu’est le marnage et ce qu’il signifie pour nos chers poissons.

Pourquoi s’intéresser au marnage?

Le niveau d’eau des lacs tempérés et boréaux varie naturellement avec les saisons. Sous des circonstances naturelles, le niveau d’eau des lacs profonds stratifiés fluctue d’environ 1.5 mètres par année, atteignant le plus haut niveau au printemps et le plus bas au courant de l’été. Dans le cas des réservoirs, le régime hydrologique est souvent modifié par la présence d’un barrage. Ce barrage peut augmenter l’amplitude de la variation du niveau d’eau et changer le temps de l’année où se produit habituellement le marnage. La plupart des lacs régulés atteignent leur plus bas niveau en hiver, lorsque la production d’hydroélectricité est importante, mais aussi pour prévenir les inondations pouvant être causées par la crue printanière. Ces modifications du régime hydrologiques agissent en tant que facteur principal de stress sur la biodiversité aquatique. Lorsqu’il est question de marnage, la prolifération d’espèces envahissantes, la perte de biodiversité ainsi que l’enrichissement en matière nutritive sont tous des scénarios possibles. Les répercussions du marnage sur les populations de poissons sont particulièrement importantes du à leurs impacts direct sur la zone littorale.  La zone littorale est un habitat essentiel pour plusieurs espèces de poissons et joue un rôle important dans le réseau trophique des lacs.

Comme je l’ai mentionné un peu plus tôt, je m’intéresse aux effets du marnage hivernal sur les populations de poissons des lacs profonds.  Plus précisément, j’étudie les impacts de la fluctuation artificielle du niveau d’eau sur le taux de croissance des populations de poissons littoraux ainsi que sur la structure de communauté de poissons.

Lors du congrès Génomes to Biomes, J’ai présenté une affiche sur l’impact du marnage hivernal sur la structure des communautés de poissons. J’ai fait plusieurs rencontres intéressantes et j’ai eu l’opportunité de discuter de différentes analyses statistiques que je pourrais utiliser dans le futur. J’ai même établi certain contact qui pourrait se transformer en future collaboration au projet! 

Raphaelle Thomas, candidate à la maîtrise
Sous la supervision de Chris Solomon
Département des Sciences des Ressources Naturelles
Université McGill
http://aquaticecology.mcgill.ca/people/thomas