par Marie Lou Lecuyer

Puisqu’il faut toujours trouver des titres accrocheurs, vous devez vous demander le rapport entre la licorne et le prince William ? La réponse est l’Écosse, car la licorne est leur animal emblématique et plus particulièrement l’Université de St Andrews, où le prince William a fait ses études. Mais je me suis dit que ce serait plus intéressant comme titre que recherche interinstitutionnelle.

L’université de St Andrews est l’une des plus vielles universités du Royaume-Uni et a fêté ses 600 ans il y a deux ans. Ses bâtiments sont donc très anciens et donnent rapidement le sentiment de se retrouver dans le décor d’Harry Potter. 

Pourtant c’est bien ça que j’ai fait en Écosse, 3 mois passés dans le département de géographie et de développement durable à l’Université de St Andrews en compagnie de mes deux directrices de thèse, Rehema White, qui est de l’Université de St Andrews, et Sophie Calmé, ma directrice de Sherbrooke qui passait une partie de son année sabbatique là-bas. Je ne suis pas une étudiante en cotutelle et je ne dépends donc pas de l’Université de St Andrews, c’était donc une super opportunité d’être soutenue par le CSBQ pour aller tout de même passer quelques mois au sein de ce département qui a une longue histoire de développement de l’interdisciplinarité. Merci ! 

En effet, ma directrice Rehema White est en charge d’un programme portant sur le développement durable qui souhaite développer la capacité des étudiants d’interroger les principes et la pratique de développement durable tout en contribuant à l’évolution de pensée et solution innovante et interdisciplinaire dans ce domaine. Elle connait donc les challenges et difficultés associés avec les parcours interdisciplinaires et m’a permis d’être rassurée dans l’intérêt de poursuivre une recherche interdisciplinaire. En effet, il est parfois difficile de faire face, dans le milieu académique, à des institutions qui ont toujours connu des parcours disciplinaires et développé des programmes des plus spécialisés pour créer des experts sur des sujets précis. Face à cela, mon projet sur les relations entre les groupes d’acteurs impliqués dans la conservation du jaguar peut paraître trop éloigné d’une spécialité comme celle de la biologie, ou n’utilisant pas les bonnes méthodes propres à certaines disciplines. Au sein du département de St Andrews, j’ai ainsi pu rencontrer d’autres étudiants comme moi, qui ne se posait pas la question des disciplines, mais du problème posé et de comment le résoudre. J’ai pu assisté à des conférences sur des sujets variés, tel que qu’est-ce que l’anthropocène, ou la question d’éthique derrière l’utilisation de matière biomédicale pour la recherche tel que le placenta, ou d’un caméraman qui tourne des films animaliers en arctique, mais aussi des groupes de discussions organisés  autour de sujet actuel et polémique tel que le système capitaliste.  Enfin, j’ai surtout pu avoir de nombreuses discussions avec mes co-directrices sur mon projet et avancer la rédaction de mon premier article, qui portera sur la notion de « common ground » entre acteurs.

Mon article porte sur la gestion de l’environnement, mais je pense qu’il pourrait être élargi à beaucoup d’autres choses, l’interdisciplinarité y compris. J’aimerais d’ailleurs que le monde académique puisse voir la science comme un terrain commun où plutôt que de jouer sur la compétition, on pourrait voir naître de belles collaborations pour un futur plus durable.

Le “Ben Nevis” est le point le plus haut du Royaume Unis avec un sommet à 1344 mètres. Pas si haut, mais le point de départ étant à 0, cela reste un beau dénivelé à faire en une journée avec des vue imprenables sur les “glens” (vallées) et lacs alentours. Un détour incontournable à faire en Écosse. 

Le village de Crail fait partie des nombreux petits village entourant St Andrews, sur le bord de la côté de la région de Fife, avec chacun leur petit port. Une randonnée existe pour passer de l’un à l’autre, et celui-ci reste mon préféré avec une pierre plus rouge que les autres, et un petit port adorable.