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Projet Mésange Bleue, de la France au Portugal

par Raphaëlle Mercier-Gauthier

Le
programme de recherche à long terme sur la mésange bleue (
Cyanistes
caeruleus
)
du Centre d’Écologie Fonctionnelle et Évolutive de l’Université
de Montpellier (CEFE) suit des populations de mésanges depuis plus
de quarante ans. Plusieurs partenaires de ce projet sont des
universités québécoises, dont l’Université du Québec à
Montréal (UQAM).

Fin
juin 2017.

Fin
de la saison de terrain Mésange 2017.

Après
environ 3 mois en Corse pour le suivi phénologique de la
reproduction des mésanges, c’est l’heure de rentrer sur le
continent français. Cette année, grâce au financement fourni par
le prix d’excellence du Centre de la science de la biodiversité du
Québec (CSBQ), j’ai eu l’occasion de rester en France après la
saison de terrain afin de collaborer directement avec l’équipe
d’Écologie Spatiale des Populations ainsi que l’équipe Mésange
au CEFE. Ça fait changement de Skype ! Et c’est beaucoup plus
pratique et efficace. En plus, cela m’a permis de travailler de
plus près avec ma co-directrice de maîtrise, Claire Doutrelant,
experte en communication animale et en sélection sexuelle. Cela a
apporté un nouveau regard sur mes résultats de maîtrise, puisque,
jusqu’ici, j’avais eu beaucoup plus de « feed-back »
de la part de Denis Réale, expert en personnalité animale. Claire
dirige l’équipe d’Écologie Spatiale des Populations et
plusieurs des projets de cette équipe se penchent sur les
colorations de diverses espèces animales. Ils ont donc accès à un
spectromètre, ce qui n’est pas le cas dans mon laboratoire
principal au Québec. Mon séjour en France m’a donc aussi permis
d’apprendre à utiliser un spectromètre pour analyser les couleurs
des plumes d’oiseaux.

À
la fin juillet, je quittais Montpellier pour me rendre à Estoril
(Portugal) afin de participer à la conférence Behaviour2017. Six
jours intenses et un programme chargé! Étudiants, professeurs et
professionnels de partout dans le monde étaient présents pour les
280 présentations orales, les 416 affiches, les 33 symposiums et les
6 plénières. Et il y en avait vraiment pour tous les champs
d’intérêts, mais toujours avec une composante de comportement;
génomique comportementale, écologie comportementale, cognition
animale, endocrinologie comportementale, neuroéthologie,
conservation et plusieurs autres. C’était ma première
participation à une conférence internationale. J’ai eu l’occasion
d’y présenter les résultats de mes travaux de maîtrise et aussi
d’en discuter avec de nombreuses personnes venant de plusieurs
domaines différents.

image


Mon
affiche présentait premièrement les covariations entre des traits
de personnalité (agressivité et exploration), des colorations
(structurels et pigmentaires) et des traits morphologiques (taille
des tarses et des ailes et poids) chez la mésange bleue dans trois
populations différentes. Nous avons trouvé un faible syndrome
comportement-coloration-morphologie identique entre les populations :
les oiseaux les plus colorés étaient aussi les plus agressifs et
les plus gros. Par contre, puisque ce syndrome est faible, ces
résultats indiquent que la coloration et les traits morphologiques
ne pourraient probablement pas signaler la personnalité. En seconde
partie, j’ai présenté l’influence de ces covariations sur les
patrons d’appariement des mésanges. Nous avons détecté la
présence d’appariement des mésanges en fonction de ces traits,
dans la plupart des cas. Puisque les résultats de ces deux sections
étaient consistants entre les populations, cela suggère aussi que,
dans nos populations, des conditions écologiques contrastées ne
peuvent pas mener à des différences d’associations entre les
traits phénotypiques et ont aussi un impact modéré sur les niveaux
d’homogamie.

Pour
conclure, je tiens à remercier le CSBQ pour ce financement qui m’a
permis non seulement de collaborer avec mon équipe au Centre
d’Écologie Fonctionnelle et Évolutive, mais aussi de présenter,
pour la première fois dans mon parcours scientifique, les résultats
de mes recherches dans le cadre d’une conférence internationale.


Raphaëlle
a récemment terminé sa maîtrise dans le laboratoire de Denis Réale à l’UQAM.
Son projet de maîtrise s’est intéressé aux liens
entre la personnalité, la coloration et les traits morphologiques
chez la mésange bleue dans un environnement hétérogène.
Co-dirigée par Claire Doutrelant du Centre d’Écologie
Fonctionnelle et Évolutive, elle a passé une partie de son temps en
France, majoritairement pour les travaux de terrain.

Post date: May 01, 2018

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