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Travel Story: Behaviour 2023, Une conférence inoubliable à Bielefeld, Allemagne

Par Emmanuelle Marchand, étudiante à la maîtrise à l’Université de Sherbrooke

Le 13 août 2023, après un long périple aérien et ferroviaire, j’ai ressenti une excitation grandissante en atteignant enfin l’Université de Bielefeld, en Allemagne. Mon but : présenter à la conférence internationale Behaviour 2023 mes résultats de maîtrise portant sur les effets de l’âge parental sur les traits d’histoire de vie de la progéniture chez le Mouflon d’Amérique (Ovis canadensis).

Mon premier objectif fut de récupérer mon précieux « kit du participant ». À l’intérieur de ce sac arborant fièrement le logo du congrès, se trouvaient un carnet, un crayon, une tasse à thé et mon porte-badge personnalisé « Emmanuelle Marchand, Laboratoire Marco Festa-Bianchet | Université de Sherbrooke, Canada ». Ouf! Ces simples objets se sont révélés bien plus que de simples accessoires; ils étaient les symboles tangibles d’un seuil franchi, d’un point de non-retour vers cette aventure captivante qui allait se dérouler du 14 au 20 août! Cependant, ce n’est qu’à la cérémonie d’ouverture que la véritable envergure de cet événement m’a frappée. Nous étions une assemblée de 800 participants venant de 44 pays différents! L’annonce de ces chiffres par les organisateurs a provoqué en moi un mélange de vertige et d’émerveillement. Ainsi, c’est devant un public international composé de personnes passionnées et passionnantes, que j’ai eu le privilège de présenter ma recherche. 

À partir de cinquante années de données démographiques prises sur une même population de mouflons sauvages, j’ai testé l’hypothèse que la longévité des mouflons était affectée par l’âge de leurs parents à la conception. Et en effet, il existe une corrélation négative significative entre l’âge maternel et la longévité des descendants. Une tendance similaire, quoique non significative, s’observe avec l’âge paternel. Il existe également une corrélation positive entre la longévité des mères et celle de leurs progénitures. Les mères ayant survécu plus de sept ans donnent naissance à des jeunes qui vivent en moyenne un an et demi de plus que celles issues de mères décédées avant cet intervalle d’âge. En revanche, aucun effet significatif de l’âge parental n’a été détecté sur la masse à trois ans de la progéniture, quel que soit le sexe, ou sur le succès reproductif des filles. 

Pour résumer, ces résultats démontrent la présence d’effets persistants de l’âge maternel chez une espèce à longue durée de vie. Les effets spécifiques au sexe confirment l’importance d’analyser séparément les effets de l’âge maternel et paternel, ainsi que les effets sur les filles et les fils. Cette étude contribue à notre compréhension des processus évolutifs et des interactions entre les individus dans une population naturelle de mammifères longévifs.

L’obtention d’un Prix d’Excellence du CSBQ a constitué une opportunité exceptionnelle pour moi. Il m’a permis de vivre une première expérience de présentation lors d’une conférence qui demeurera gravée dans ma mémoire pour longtemps. En plus de m’avoir offert la chance de faire des rencontres inoubliables et de revenir chez moi remplie de motivation et d’inspiration suite aux nombreuses présentations auxquelles j’ai pu assister, cette opportunité a considérablement renforcé ma confiance en mes compétences de communication scientifique.

A propos de l’auteure : Emmanuelle Marchand est étudiante à la maîtrise à l’Université de Sherbrooke et étudie le mouflon dans le laboratoire de Marco Festa-Bianchet.

Post date: May 02, 2024

1 Comment

  1. Claude SAMSON

    Un très beau récit! Un premier contact avec les ligues majeures de la communauté scientifique est toujours un évènement marquant et significatif dans une carrière en biologie de la faune. Bien content pour toi!

    Reply

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