By Lidia Colejo Durán, PhD student at l’Université de Sherbrooke
My recent trip to Bali was a mesmerizing blend of green landscapes, vibrant culture, and captivating wildlife encounters. As a biologist, experiencing the island’s rich biodiversity firsthand was nothing short of a dream come true. Among the many highlights of my adventure, three experiences stood out: encountering cone snails in Nusa Penida, observing mantis shrimps in Tulamben, and mingling with monkeys in the Ubud Monkey Forest.
Cone Snails in Nusa Penida
Nusa Penida, a stunning island southeast of Bali, is renowned for its crystal-clear waters and diverse marine life. After a relaxing day at the beach, we decided to explore the tide pools during low tide. It was fascinating to observe crabs, shrimps, and other marine creatures up close. Amidst this exploration, I spotted a particularly pretty shell and picked it up. Not realizing its potential danger, I showed it to my friend and exclaimed, “Oh, it’s alive!” She calmly but firmly said, “Put that down!” Only later did I learn that it was a venomous cone snail, making this a near-death experience that reminded me of the hidden dangers lurking beneath the ocean’s serene surface. That would have been a “dumb way to die”.
Mantis Shrimps in Tulamben
Tulamben, with its black sand beaches and renowned Liberty shipwreck dive site, provides an ideal environment for these fascinating crustaceans. There we completed our PADI training for scuba diving, which allowed us to explore the underwater world more deeply. We encountered playful clownfish nestled among the anemones and were delighted by the sight of majestic Napoleon fish. Playing with the anemones and observing their delicate tentacles was an unforgettable experience. During one of our dives, we came face-to-face with another incredible marine creature: the mantis shrimp. Famous for their vibrant colors and extraordinary hunting skills, mantis shrimps are a wonder to observe. The mantis shrimp’s unique ability to perceive polarized light and a wide spectrum of colors added another layer to their intrigue. I was so fascinated and in love with their rainbow colors that I could have watched them for hours.
Monkeys in the Ubud Monkey Forest
No trip to Bali would be complete without visiting the Ubud Monkey Forest, a sanctuary for hundreds of long-tailed macaques. Nestled in the heart of Ubud, this lush forest is not only a haven for monkeys but also a place of spiritual and cultural significance. We were warned not to bring any food, glasses, or accessories, but one monkey still managed to steal the bright yellow waterproof cover of my bag. I tried to beg for it back, but the monkey was not very cooperative. Their curious and mischievous behavior provided endless entertainment, but it was essential to stay cautious and respectful of their space. The Ubud Monkey Forest offered a unique glimpse into the symbiotic relationship between humans and wildlife, highlighting the importance of conservation efforts in preserving such natural treasures.
A Biologist’s Paradise
Being a biologist in such a vibrant and diverse ecosystem was a true privilege. Bali’s flora is as captivating as its fauna, with a myriad of flowers and plants thriving in the island’s hot and super-humid climate. The tropical environment supports an array of vegetation, from fragrant frangipanis and colorful hibiscus to towering bamboo and lush ferns. The island’s climate, though often challenging with its intense heat and humidity, creates the perfect conditions for this lush growth, making every moment spent exploring Bali a botanical delight.
Conclusion
Bali’s diverse wildlife, from the venomous cone snails of Nusa Penida to the colorful mantis shrimps of Tulamben and the lively monkeys of the Ubud Monkey Forest, made my trip an unforgettable adventure. Each encounter was a testament to the island’s rich biodiversity and the wonders that await beneath its waters and within its forests. As a biologist, experiencing the intricate beauty and balance of Bali’s ecosystem deepened my appreciation for the natural world and reinforced the importance of preserving such precious environments for future generations.
About the author: Lidia Colejo Durán is a PhD candidate at Université de Sherbrooke (UdS), where her research focuses on the carry-over effects in the preindustrial human population of Québec. Specifically, her thesis explores the impact of early life environmental factors on fitness, as well as the effects of delayed motherhood and short interbirth intervals on offspring survival. In addition to her academic pursuits, Lidia serves as the Director of Science Communication at RECSUS, the graduate student association of the Faculty of Sciences at UdS.
Par Simon Morvan, Post-doctorant à l’Institut National de Recherche Scientifique
Du 24 au 26 juin avait lieu la conférence de la Société canadienne des microbiologistes à London, Ontario. Cet évènement annuel rassemble la plupart des laboratoires canadiens pour discuter de sujets variés telles que l’écologie, les biotechnologies ou l’immunologie.
J’ai pu y présenter une affiche scientifique montrant mes premiers résultats de mon projet de post-doctorat. Ceux-ci portaient sur l’analyse de l’expression génétique bactérienne dans un contexte de bioremédiation des eaux d’extraction des sables bitumineux.
Contexte pour comprendre les enjeux
Les sables bitumineux sont un mélange de sable et de bitume, une sorte de pétrole très visqueux. On en trouve beaucoup dans le sous-sol albertain, dans une région qu’on appelle le bassin d’Athabasca. L’extraction de ce bitume nécessite l’utilisation de grandes quantités d’eau mélangée à des solvants : environ trois barils d’eau pour un baril de pétrole brut. Ce processus génère des eaux résiduaires chargées en composés toxiques, qui doivent être traitées avant de pouvoir être relâchées dans l’environnement.
Actuellement, le volume des bassins de stockage de ces eaux atteint un chiffre astronomique de 1 600 milliards de litres, soit l’équivalent de 640 000 piscines olympiques. Autrement dit, on pourrait nager une distance équivalente à un aller-retour Montréal – Sydney dans ces piscines remplies de ces eaux polluées ! Cette situation pose un risque environnemental majeur, avec plusieurs cas de fuites et de décès d’oiseaux documentés.
L’innovation des marais filtrants : une solution d’avenir
Mon projet s’inscrit dans une étude visant à explorer le potentiel des marais filtrants pour détoxifier ces eaux. Les plantes produisent au niveau de leurs racines des molécules appelées exsudats racinaires, que les bactéries environnantes peuvent dégrader pour en extraire des nutriments. Ces exsudats racinaires peuvent être similaires aux composés toxiques présents dans les eaux d’extraction, suggérant que les bactéries pourraient être capables de les décomposer.
Des résultats prometteurs
Nos expériences montrent que la présence d’une plante hôte réduit significativement la concentration en acides naphténiques, l’un des composés les plus toxiques des bassins de stockage. De plus, nous avons observé une augmentation de l’expression des gènes appartenant à la famille bactérienne des Clostridiaceae dans les échantillons contenant des plantes. Certains membres de cette famille sont connus pour dégrader les acides naphténiques, renforçant l’hypothèse de leur rôle clé dans ce processus de détoxification.
Ces résultats ouvrent de nouvelles perspectives pour la bioremédiation des eaux d’extraction des sables bitumineux, offrant une solution potentielle à ce défi environnemental majeur.
Un voyage en train un peu rock n’ roll
Pour me rendre à London, j’ai pris le train depuis Montréal avec une escale à Toronto. Habitué aux trains à grande vitesse du vieux continent, j’étais assez surpris par la durée annoncée du trajet qui était semblable à celle estimée en voiture. Malgré un retard de 30 minutes sur le trajet Montréal et Toronto, cette première partie s’est bien déroulée. En revanche, une demi-heure après avoir quitté Toronto direction London, le train s’arrête. La commandante de bord nous informe qu’un problème empêche le train de redémarrer et qu’il nous tiendra au courant dès qu’elle aura plus d’informations. Les minutes passent, une heure s’écoule. Les mécaniciens n’arrivent pas à solutionner le problème. On ne sait pas trop comment ni à quelle heure on pourra rejoindre London. On nous distribue de l’eau et des biscuits. Finalement, la commandante nous explique que le prochain train qui se rend à London, va pouvoir nous embarquer. Pour cela, le train va s’arrêter parallèlement au nôtre, en alignant les portes afin qu’on puisse descendre entre les deux voies et monter dans le nouveau wagon. Bref, une expérience mémorable avec VIA Rail…
Les conférences qui m’ont marquées
J’ai beaucoup apprécié celle de Daniel Grégoire qui travaille sur la dégradation des déchets d’équipements électriques et électroniques (e-waste) par les bactéries. Ces déchets sont particuliers car ils contiennent des concentrations en métaux qui sont beaucoup plus hautes que celles qu’on retrouve dans des milieux naturels. Une des avenues de recherche explorées dans son laboratoire est la corrosion du cobalt. Le cobalt est un constituant majeur des batteries et se retrouve donc en grande quantité dans les décharges des équipements électriques et électroniques. Certaines bactéries produisent des molécules (phénazines) capables d’oxyder le cobalt ce qui permettrait ainsi d’envisager une de récupérer ce cobalt.
La conférence de David Good sortait également de l’ordinaire. Il travaille en coopération avec les Yanomami, un peuple autochtone vivant reclus dans un territoire à cheval entre le Brésil et le Vénézuela. Fait intéressant, les Yanomami ont un microbiote intestinal le plus diversifié découvert chez l’être humain. Ce riche microbiote intestinal diminuerait les maladies inflammatoires ce qui intéresse particulièrement les chercheurs.
Visite de la pépinière Heeman’s
En marge de la conférence, nous avons pu visiter la pépinière Heeman’s. Le lieu était immense avec une incroyable variété de plantes et d’arbustes ! Le propriétaire était également producteur de cidre et d’hydromel que nous avons pu déguster.
A propos l’auteur : Simon Morvan est chercheur post-doctoral à l’Institut National de Recherche Scientifique sous la direction d’Étienne Yergeau. Il travaille sur l’analyse des données génomiques d’un projet de bioremédiation des eaux affectées par le traitement des sables bitumineux. Le but est de savoir si certains micro-organismes permettraient d’accélérer la dépollution de ces eaux contaminées. Diplômé d’un doctorat en février 2023, sa thèse portait sur le microbiote de l’environnement racinaire du bleuetier sauvage en contexte agricole.
Par Jocelyn Lauzon, Étudiant à la maîtrise en biologie à UQAM
Des forêts de conifères gigantesques, des plages longeant la mer, des jardins botaniques et trois jours de discussions et de réflexions sur l’écologie et l’évolution… quoi de mieux pour lancer la saison estivale! Grâce à un prix d’excellence qui m’a été décerné par le CSBQ, j’ai atterri à Vancouver à la fin mai pour participer à la réunion annuelle 2024 de la Société canadienne d’écologie et d’évolution (SCEE) qui se déroulait sur le splendide campus de l’Université de la Colombie-Britannique(UBC). J’étais accompagné de mon superviseur et d’une autre étudiante de mon labo; le contexte convivial du congrès était idéal pour présenter pour la première fois les résultats de mon projet de recherche de maîtrise devant chercheur.e.s et collègues d’autres universités canadiennes.
J’ai décidé de me rendre à Vancouver quelques jours avant le début du congrès pour visiter la ville et ses parcs adjacents. J’ai loué une toute petite maison très chaleureuse dans le quartier East Vancouver, ce qui m’a permis d’explorer tout autour (en plus de découvrir de délicieux restaurants locaux). Parenthèse pragmatique, une des choses que j’ai beaucoup appréciée de Vancouver est l’efficacité et l’étendue de son réseau de transport en commun, qui m’a permis de transiter d’un quartier à l’autre très facilement, et surtout d’accéder à la nature en desservant le trajet menant à plusieurs parcs régionaux en périphérie des quartiers North et West Vancouver.
J’ai joué pendant quatre jours à l’explorateur naturaliste en quête de plantes, d’oiseaux et de paysages, seul ou accompagné d’amis rejoints sur place. J’ai visité le parc régional de Pacific Spirit entourant le campus de l’UBC, le parc du Lynn Canyon avec son fameux pont suspendu, le parc régional de Lynn Headwaters abritant des forêts de Pruche de l’Ouest (Tsuga heterophylla) et de Sapin gracieux (Abies amabilis), le parc de Cypress Falls avec sa magnifique chute (et une mystérieuse carcasse de voiture surplombant vertigineusement le bassin de la chute!) ainsi que le Lighthouse Park, un coup de cœur pour sa biodiversité, ses énormes Sapin de Douglas (Pseudotsuga menziesii) et Thuya géant (Thuja plicata) ainsi que ses paysages maritimes et son potentiel pour le tide pooling. J’en ai aussi profité pour me balader dans les jardins botaniques de VanDusen et de l’UBC, avec son époustouflante passerelle dans la canopée. Et bien sûr, que serait un voyage à Vancouver sans une promenade dans son classique Stanley Park? C’est là que, à mon étonnement, j’ai dénombré la plus grande richesse aviaire de mon voyage; c’est un parc urbain véritablement incontournable!
Mes découvertes ne se limitent pas à mon séjour en nature. La réunion annuelle de la SCEE a également été riche en apprentissages, en questionnements et en idées. Dès la première matinée du congrès, j’ai présenté certains des résultats de mon projet de recherche. Mon mémoire porte sur l’écologie et l’évolution microbienne au sein de la phyllosphère; plus précisément sur les bases génétiques des adaptations d’un genre bactérien, Methylobacterium, à différentes espèces d’arbres hôtes de la forêt tempérée de l’Est canadien. J’ai démontré que, dans mon système d’étude, l’espèce hôte expliquait 25% de la variation dans le contenu génétique des communautés de Methylobacterium de la phyllosphère (Figure 1). Parmi les gènes bactériens associés à des espèces ou des types d’hôtes particuliers, j’ai découvert des gènes impliqués dans la photosynthèse anoxygénique, le métabolisme du méthane et le métabolisme des acides aminés.
Après ma présentation, j’ai eu l’occasion durant trois jours d’assister à des exposés de grande qualité sur des sujets qui m’intéressent particulièrement, tels que l’évolution adaptative, la biogéographie, l’écologie des communautés, l’effet de priorité et la conservation. J’étais ravi qu’une bonne proportion du contenu porte sur l’écologie microbienne puisque ces exposés m’ont permis d’approfondir mes réflexions sur ma propre recherche, à la fois au niveau de la manière d’aborder ou d’interpréter la théorie écologique chez les microorganismes et au niveau des différentes méthodes expérimentales et analytiques. J’ai eu des discussions enrichissantes avec plusieurs professeur.e.s et étudiant.e.s au sujet de leurs projets respectifs et des perspectives de la recherche en écologie.
La réunion annuelle de la SCEE était ma deuxième expérience dans un congrès scientifique, mais c’était la première fois que je présentais oralement les résultats de ma recherche, et ma première expérience du genre à l’extérieur de Montréal et dans ma langue secondaire, l’anglais. Ma présentation s’est très bien déroulée et j’ai reçu de nombreux commentaires positifs et constructifs pour la suite de mes analyses. J’ai aussi appris une importante leçon que je partage ici et qui intéressera surtout les personnes moins expérimentées dans ce type d’événement. C’est évidemment primordial de bien préparer son exposé officiel, mais il est également essentiel de s’exercer à présenter son sujet de recherche de manière claire, concise et intéressante (un résumé de 30 secondes à 1 minute) dans un contexte informel où quelqu’un nous demande en quoi consiste notre travail – par exemple une personne rencontrée par hasard durant une pause café, ou encore qui nous est présentée par un collègue. Ce conseil vaut d’autant plus lorsqu’il faut s’exprimer dans une langue qu’on ne maîtrise pas parfaitement. Cela peut éviter des situations embêtantes où on se retrouve à trébucher dans les mots et à complexifier des concepts déjà assez complexes en soi! Je parle d’expérience et je suis maintenant toujours prêt à présenter mon sujet de recherche de manière inattendue au détour d’une conversation en anglais autour d’un café (de trop…) et d’un muffin aux carottes!
Enfin, la réunion de la SCEE – et du fait même mon voyage à Vancouver – s’est conclue par un agréable banquet au sein du jardin botanique de l’UBC, avec ami.e.s et collègues assis dans l’herbe, entourés d’une diversité inouïe de plantes, sous un ciel coloré par les lueurs crépusculaires. Je remercie chaleureusement le CSBQ pour l’octroi d’un prix d’excellence qui m’a permis de participer à cet événement marquant pour ma carrière de chercheur. J’ai déjà hâte de retourner sur la côte ouest pour continuer mon exploration de sa biodiversité. D’ici là, je compte bien participer à l’édition 2025 de la réunion annuelle de la SCEE qui se déroulera à l’Université de Sherbrooke, et qui sait si j’y présenterai une affiche sur mon projet de doctorat?
A propos l’auteur : Jocelyn Lauzon est étudiant à la maîtrise en biologie à l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Dans le laboratoire du Pr Steven Kembel (https://kembellab.ca/), Jocelyn étudie l’écologie et l’évolution d’un genre bactérien, Methylobacterium, dans la phyllosphère. Il s’intéresse particulièrement aux adaptations génétiques à différentes espèces d’arbres hôtes de la forêt tempérée. Passionné par la biodiversité, Jocelyn est également audionaturaliste et partage ses enregistrements sonores de la faune et des écosystèmes québécois sur son site web (https://loiseauson.com/), ainsi que par le biais de nombreuses collaborations interdisciplinaires.
Par Jeanne Clermont et Anne Ju Laberge, Stagiaire postdoctorale et étudiante à la maîtrise, respectivement, à l’Université de Sherbrooke
En mai dernier, nous avons toutes les deux présenté les résultats de nos travaux de recherche à la conférence annuelle de la Société Canadienne d’Écologie et d’Évolution (SCÉÉ), qui s’est tenue à Vancouver du 26 au 29 mai 2024. La participation de Jeanne à ce congrès a été rendue possible grâce au soutien financier du CSBQ. Nous profitons de l’invitation à soumettre un article au Beagle pour partager avec la communauté du CSBQ un compte-rendu d’un atelier tenu le premier jour de la conférence.
L’atelier était intitulé « Équité et hiérarchies de pouvoir en écologie et en évolution – de la dynamique individuelle et interne d’un laboratoire aux héritages structurels dans le monde universitaire ». Il a été organisé par le groupe de travail de la SCÉÉ pour l’équité en écologie et en évolution (Section Working for Equity in Ecology & Evolution Today, SWEEET, https://sweeetecoevo.weebly.com/). Nous remercions d’abord les organisateurs et organisatrices de l’atelier: Carling Bieg, Megan Brownlee, Jasmine Veitch, Kelly Forrester et Anne Ju Laberge, et soulignons la participation des panélistes : Drs. Allyson Menzies, Carly Ziter, Jacqueline Litzgus et Warren Cardinal-McTeague, qui ont fait de ce workshop une expérience très formatrice.
L’activité était divisée en deux parties abordant d’abord les dynamiques de pouvoir au sein des institutions et ensuite les dynamiques au-delà des institutions, lors de partenariats et collaborations. Les discussions générées nous ont permis de pousser nos réflexions au-delà des sujets ciblés par l’équipe organisatrice. Notamment, pendant cet atelier SWEEET, les panélistes ont partagé leurs réflexions et observations sur les dynamiques de pouvoir au sein des relations entre personnes superviseures et personnes étudiantes, des réseaux de collaboration, et des institutions. Ils ont également discuté des dynamiques de pouvoir liées à la collecte et à l’utilisation des données en territoires autochtones. Finalement, les panélistes ont discuté des défis actuels pour les jeunes chercheurs et chercheuses souhaitant être des agents de changement, tout en proposant des pistes de solution et plusieurs conseils concrets.
Plus précisément, les dynamiques de pouvoir entre deux ou plusieurs personnes reposent sur la manière dont le pouvoir est perçu et distribué. Ces dynamiques sont particulièrement importantes dans les relations où une échelle hiérarchique est présente, que ce soit par l’âge, l’expérience ou la chronologie des évènements. Évidemment, ces relations peuvent rapidement devenir toxiques, particulièrement lorsque la hiérarchie est mise de l’avant. Lors de l’atelier, nous avons ainsi abordé comment avoir des relations saines malgré ces jeux de pouvoir très présents. Voici un résumé des sujets abordés qui ont le plus résonné pour nous :
Comment briser les dynamiques de pouvoir entre personnes superviseures et personnes étudiantes?
À plusieurs reprises, les panélistes ont souligné l’importance de bâtir des relations de confiance avec les personnes étudiantes sous leur supervision. Mots clés : honnêteté, transparence, tout en respectant les limites de chacun et chacune.
Une personne superviseure devrait discuter ouvertement des dynamiques de pouvoir dans le milieu académique avec les personnes étudiantes qu’elle dirige.
Il faut créer un milieu où tout le monde est à l’aise de nommer les choses ressenties. L’importance de valider les sentiments des autres pour atténuer le « syndrôme de l’imposteur » a été mise de l’avant.
En tout temps et contexte, il faut prioriser le bien-être de tout le monde, et ainsi ne jamais prioriser les publications aux personnes.
En tant que personne superviseure, il est important de toujours se remettre en question, repenser la manière dont les choses sont faites, particulièrement dans le cadre de projets à long-terme. Les mots d’une personne superviseure sont impactants pour les personnes sous sa supervision, il est donc important d’en être conscient.
Il est également important de promouvoir la diversité de parcours aux études graduées, afin d’être plus inclusif, notamment dans le cas des personnes étudiantes issues de communautés autochtones.
Pistes sur comment briser les dynamiques de pouvoir entre collègues ou collaborateurs et collaboratrices.
Les personnes issues de communautés minoritaires devraient pouvoir occuper des postes de pouvoir, ou de leadership, et pas seulement être des collaborateurs ou des collaboratrices sur les différents projets.
Dans le cas de travail avec les communautés autochtones : ne pas être « extractif ». L’établissement de bonnes relations prend du temps. Dans le cas de bons partenariats, les bénéfices sont mutuels.
L’importance de bien choisir les personnes avec qui l’on collabore a été soulignée à plusieurs reprises.
Conseils plus spécifiques :
Chaque laboratoire devrait avoir son propre code de conduite, qui mentionne notamment combien d’heures les personnes étudiantes devraient travailler chaque semaine, et les politiques du laboratoire en termes de vacances, congé maladie, etc.
Le code de conduite devrait être revu fréquemment. Il devrait être révisé en groupe lors de réunions de laboratoire, par exemple au début de chaque session.
S’il y a des tâches communes à effectuer au sein du laboratoire, prendre le temps au début des sessions de bien établir qui aura la charge de quoi.
Encourager les personnes étudiantes à respecter des heures de travail spécifiques, ce qui en fin de compte pourrait aider à régler des problèmes de productivité s’il y a lieu.
Inclure au code de conduite une liste de ressources disponibles (dont celles de l’université) à laquelle tout le monde peut se référer en cas de besoin, dans le laboratoire à l’université ET sur le terrain. Dans le cas de travail de terrain en milieu isolé, il faut définir des personnes ressources à l’avance, car les moyens de communication peuvent être limités. Cela pourra aider si des situations délicates et chargées en émotion se présentent en donnant une option aux personnes victimes de ces situations.
Veiller à ce qu’il y ait des options et plusieurs voies de communication. C’est important que les personnes étudiantes aient d’autres personnes vers qui se tourner au-delà de leur direction de recherche et leurs collègues.
En conclusion, cet atelier nous a fait beaucoup réfléchir et nous a également beaucoup instruites. En tant que jeunes femmes chercheuses à différentes étapes dans leur parcours, il est important d’être bien outillé pour affronter ces dynamiques de pouvoir qui sont et seront toujours présentes et qui, malheureusement, affectent d’autant plus les minorités. Cet atelier nous a permis de nous poser des questions sur les solutions à rechercher et les actions à prendre dans le cas de relations de pouvoir malsaines. Nous allons même utiliser les conseils nommés lors de l’activité dans notre propre quotidien et espérons que collectivement un effort sera mis pour déconstruire ces dynamiques de pouvoir.
A propos des l’auteures :
Jeanne est actuellement stagiaire postdoctorale à l’Université de Sherbrooke, dans le laboratoire de la Dre Fanie Pelletier. Ses recherches en écologie animale évaluent les effets de la prédation sur la dynamique des populations de proies.
@clermont_jeanne
Anne Ju termine actuellement sa maîtrise à l’Université de Sherbrooke, dans le laboratoire de la Dre Fanie Pelletier. Son projet de recherche évalue la croissance néonatale des chiots phoques communs résidant dans l’estuaire du Saint-Laurent.
By Anaïs Remili, a former PhD student at McGill University
In November 2022, I had the extraordinary privilege of attending The Wildlife Conference in the picturesque city of Spokane, Washington. This remarkable experience was made possible by the generous travel grant provided by the Quebec Centre for Biodiversity Science (QCBS). The conference not only allowed me to showcase my research on killer whale diets but also offered a platform to engage with fellow conservationists, attend captivating talks, and broaden my horizons on science communication. I am incredibly grateful to QCBS for supporting my journey to Spokane and enabling me to participate in this transformative event.
Presenting my Research
The highlight of my time at the conference was undoubtedly the opportunity to present the modeling method I had developed for reconstructing the diets of killer whales using the lipids found in their blubber. Briefly, we use a statistical model called Quantitative Fatty Acid Signature Analysis to estimate the percentage of different prey species in killer whales’ diets. The presentation was met with great enthusiasm, and I was thrilled to share my findings with a receptive audience. It was truly an honor to contribute to the scientific community and be part of a conference that fostered knowledge exchange and innovation.
Inspiring Talks on Wildlife Conservation
The Wildlife Conference offered a diverse array of talks and sessions that showcased cutting-edge research and innovative conservation efforts. I was fortunate to attend several captivating presentations on various wildlife conservation topics. From the impact of climate change on migratory patterns to the challenges faced by endangered species, each talk left a lasting impression and ignited my passion for protecting our planet’s biodiversity. It was inspiring to witness the dedication and expertise of researchers from around the world and the impactful work they were doing to safeguard our natural heritage.
The Science Communication Session
One session that particularly caught my attention was focused on science communication. It highlighted the importance of effectively communicating scientific knowledge to a wider audience, fostering public engagement, and creating positive societal change. The session provided valuable insights and practical tools for conveying complex scientific concepts in a way that is accessible and engaging to non-experts. I left the session with a newfound appreciation for the power of effective science communication and a determination to enhance my own outreach efforts.
For those interested in getting involved in science communication, conferences like this one are excellent for gaining insights, learning best practices, and networking with others who share a passion for outreach. However, there are also many other avenues to explore. Social media engagement is a powerful tool for reaching broader audiences, particularly younger generations. Platforms like Twitter, Instagram, and YouTube can be used to share research findings, behind-the-scenes glimpses of scientific work, and even live Q&A sessions.
Gratitude to QCBS
None of this would have been possible without the invaluable support of the QCBS. The travel grant provided by QCBS not only alleviated the financial burden of attending the conference but also demonstrated their commitment to fostering scientific collaboration and supporting the next generation of researchers. I am immensely grateful for their trust in my work and for enabling me to partake in this enriching experience. If you wish to find out more about my research and science communication efforts, please feel free to connect: https://anaisremili.com/
About the author: Anaïs Remili is a former PhD student at McGill University, under the supervision of Dr. Melissa McKinney. Currently, she is a postdoctoral fellow at Simon Fraser University. She works on killer whale feeding ecology and ecotoxicology. She has always had a passion for marine mammals.
Photograph by Anna Crofts, PhD student at the Université de Sherbrooke
Cornus canadensis, colloquially namedbunchberry, illuminated by soft sunshine on a late evening close to solstice. Flowering coincides with midsummer, with four white petal-like bracts encircling a group of small individual flowers. This showy perennial herb is widespread, with its range spanning Canada. Take a moment to look down on your next hike, you’ll most likely observe one (particularly if you are in a forest ecosystem)!
About the photographer: Anna Crofts is a PhD student at the Université de Sherbrooke, whose research applies imaging spectroscopy to examine the organization and functioning of tree communities. From behind the camera lens, she likes to capture the natural history intricacies of plants.