par Sabrina St-Pierre et Alexis Carteron

Sabrina, étudiante en biologie :
Je me suis inscrite à ce stage d’écologie végétale parce que j’avais des crédits à combler dans la section concernant les stages de mon parcours à l’université. Je n’avais pas l’intention de faire ce stage cet été, je le gardais au cas où il ne resterait plus de place dans les stages que je priorisais. Après avoir fait mon premier stage à la Station de biologie des Laurentides (SBL), j’avais tellement aimé mon expérience que je me suis dit « pourquoi ne pas faire le deuxième maintenant ? ». Et j’avoue que je ne regrette pas du tout ma décision !
Je n’avais pas d’attente particulière en décidant d’aller faire ce stage. J’aimais bien les plantes et j’appréciais la beauté des fleurs. Quant aux plantes dans leur milieu naturel, je n’y avais jamais réellement porté attention. Pour moi, un paysage était composé de gazon et d’arbres. Je m’étais renseignée auprès de mes amis qui avaient fait le stage afin d’essayer de me préparer, et j’ai appris que je devrais apprendre pas moins de 100 plantes en seulement 10 jours ! Je me suis dit qu’il s’agissait d’un vrai défi, mais que c’était ce qu’il fallait pour avancer dans mes connaissances et me former pour devenir biologiste.
Ce que je n’aurais jamais pu envisager c’est à quel point ce stage allait être épanouissant ! Le gazon n’était plus un simple tapis couvert de verdure, mais bien une magnifique mosaïque d’espèces d’herbacées unique. Chaque espèce avait un petit quelque chose à nous offrir. Je suis restée un peu trop longtemps devant un sapin baumier pour y éclater les petites bulles de sèves présentent sur son tronc. J’ai dû me retenir de gratter toutes les branches de bouleau jaune afin d’y sentir l’odeur mentholée qui en émanait. À chaque fois que je passais devant du thé des bois, je ne pouvais m’empêcher de goûter à sa saveur mentholée. J’étais tellement émerveillée par la beauté de la nature que lorsque mes amies sont venues à la SBL pour leur cours d’entomologie, je ne leur ai pas laissé le temps de me dire « bonjour » avant de leur donner du thé des bois afin qu’elles puissent en faire l’expérience. Je ne m’attendais pas à vouloir en connaître davantage sur les différentes espèces par simple curiosité. Je me suis mise à étudier avec passion toute l’écologie qui entourait les végétaux ; il suffisait d’aller prendre une promenade dans la forêt. Je ne crois pas que j’aurais eu la chance d’étudier la nature dans un meilleur contexte tout au long de mes études.

Moi qui pensais qu’apprendre une centaine de plantes allait être compliqué – l’analyse et la manipulation sur le terrain ont rendu les choses beaucoup plus faciles. Il faut dire que les démonstrateurs et démonstratrices du cours nous ont aussi fait aimer la complexité végétale. Je me souviendrai toujours de l’herbacé Mitchella repens grâce à Michel, qui tentait toujours de nous faire goûter toute sorte de plantes. J’apprécie davantage les milieux humides grâce au tour de bateau proposé par Alizée et Alexis, ce qui nous a permis de voir de près un barrage de castor. Les enseignements de Xavier m’ont fait changer de perspective sur le sol : il ne semble plus aussi banal qu’avant. Marie-Hélène nous a montré tous les petits secrets des arbres. Ceci étant dit, nous avons aussi appris beaucoup de choses au niveau pratique. Peu de gens peuvent dire qu’ils savent manipuler correctement une boussole, mais moi oui ! Nous sommes maintenant bien formés sur le terrain et nous pouvons effectuer de l’échantillonnage de quadrat végétal de manière efficace.
En conclusion, je conseille ce stage pour toutes les personnes qui ont une passion pour les plantes, qui veulent compléter leur formation de biologiste, qui cherchent à savoir s’ils trouvent les végétaux intéressants ou tout simplement ceux qui veulent avoir une vision globale des mécanismes opérant dans la nature.
Si j’avais la possibilité de le refaire, je le ferais sans hésiter !

Alexis, étudiant et chargé de cours, inspiré par les étudiants :
J’ai postulé pour être en charge de ce cours pour m’en débarrasser de mon « syndrome d’imposteur », et par envie de partager mes connaissances sur l’écologie végétale. Je n’ai jamais eu la chance d’être officiellement « chargé de cours » au niveau universitaire, néanmoins un cours intensif de 10 jours à la SBL. Mon superviseur m’avait proposé d’enseigner le cours à sa place lors de son congé sabbatique, et j’avoue que je ne regrette pas avoir accepté ce défi !
Je n’avais pas d’attentes particulières de la part des étudiants mais de grandes attentes personnelles. J’aime bien enseigner et je suis toujours étonné par les étudiants et étudiantes en biologie dans leur milieu naturel – le terrain. Apprendre une centaine de plantes, c’est compliqué, mais enseigner comment utiliser une projection cartographique pour bien s’orienter à l’aide d’une boussole ou encore comment utiliser une projection orthogonale pour une analyse de redondance en transformation de Hellinger, ça c’est un vrai défi. J’étais confronté à deux autres défis en tant qu’étranger : la connaissance de la flore locale et de la culture (universitaire) locale.
Ce que je n’aurais jamais pu envisager est à quel point cette expérience allait bien se dérouler. Chaque étudiant(e) avait son lot de découvertes à faire. Que ce soit les petites bulles de sèves, les odeurs des branches ou le goût des feuilles.
Jamais seul grâce à l’aide d’auxiliaires d’enseignements fidèles et bien informés, du personnel de la SBL qui nous ont aider à surmonter les défis techniques et des étudiants curieux et curieuses. Je recommande prendre charge de cours à tous les étudiants aux cycles supérieurs.
Si on me donne la chance de le refaire, je le ferais sans hésiter !

Sabrina St-Pierre est étudiante en 2ème année au baccalauréat en Sciences Biologiques à l’Université de Montréal. Elle est passionnée par la vie qui nous entoure depuis sa jeunesse, et a un intérêt pour le domaine de l’écologie et de la conservation.
Alexis Carteron est étudiant-chercheur au doctorat à l’Université de Montréal sous la supervision d’Étienne Laliberté et de Mark Vellend. Il s’intéresse à mieux comprendre l’impact de l’association mycorhizienne entre les arbres et les champignons sur la distribution, la dynamique et le fonctionnement des forêts tempérées et surtout des érablières au Québec.
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